Les agriculteurs aussi ont le droit de partir en vacances. Mais dans les faits, il est souvent difficile de laisser la ferme, même durant une courte période. Les vaches laitières ne peuvent pas attendre le retour de l’éleveur, il faut les traire, et vérifier que tout va bien. Partant de ce constat, un outil a été créé il y a une quarantaine d’années en France : le Service de remplacement. Une avancée sociale importante pour la profession.
De type associatif, ces structures permettent aux agriculteurs adhérents de se faire remplacer pour différents motifs, comme en témoigne Joséphine Forget, animatrice du Service de remplacement d’Eure-et-Loir : « Beaucoup d’agriculteurs se font remplacer dans le cadre de mandats professionnels. Un motif revient de plus en plus souvent ces derniers temps : le congé maternité et paternité. Nous avons recensé 13 remplacements depuis janvier 2013. Les autres motifs sont les suivants : maladie, formation et congés. » Elle ajoute : « C’est le service de remplacement qui, en tant qu’employeur, effectue toutes les démarches administratives, de l’embauche du salarié au versement du salaire. L’agriculteur nous informe de ses besoins et nous organisons la venue de son remplaçant Il peut s’agir d’un de nos trois salariés ou d’une personne choisie par l’adhérent, qui peut être de sa famille. »
Selon le type de remplacement, la Mutualité sociale agricole prend en charge une partie ou la totalité du coût qui incombe à l’éleveur. En ce qui concerne les congés, les agriculteurs remplacés sont soulagés d’une partie de la facture, sous forme de crédit d’impôt.
6.000 heuresL’intérêt pour le service de remplacement d’Eure-et-Loir se fait de plus en plus grand. « Au premier semestre 2013, nous avons enregistré presque 6.000 heures de remplacement, surtout en fermes d’élevage, précise Joséphine Forget. En moins d’un an, nous sommes passés d’un à trois salariés. L’un est en CDI et les deux autres en CDD. Pour communiquer sur l’existence du service de remplacement, nous avons proposé aux salariés d’aller directement se faire connaître auprès des agriculteurs. »
Et pour les besoins en complément de main-d’œuvre, un groupement d’employeurs devrait voir le jour à l’automne.
Hélène Challier